La Kabbale

(Dans le contexte du jeu, pour les connaisseurs et/ou vrais pratiquants, il est un peu difficile d’expliquer tous les fondements de la Kabbale dans un document rp expliquant le tout à des joueurs qui connaissent très peu cette discipline…. N’oublions pas qu’il y a de sgens qui passent une vie entière à l’étudier.)
Premièrement, comme ce ne sont pas tous les celtes qui sont mystiques, ce ne sont pas tous les juifs de religion qui sont kabbalistes (mystiques). Pour les juifs de religion, référez-vous à l’Ancien Testament et à la Torah tout simplement. Cependant, n’oubliez pas qu’il « y a autant de faces de la Torah que d’âmes en Israël, soit 600 000 au temps de la Révélation » (pour les huls lol, il y a plusieurs interprétations possibles de ces textes).




Elle sert de charte historique et doctrinale pour le peuple juif, couvrant l'histoire des Israélites depuis les débuts du monde jusqu'à leur traversée du Jourdain, la généalogie et l'exposition de divers codes de lois. Elle contient, selon la tradition juive, 613 commandements[8] et comporte, outre la composante écrite Torah Shebikhtav « Torah écrite », une dimension orale Torah Shebe'al Pè « Torah orale », ultérieurement compilée dans les Talmuds et la littérature midrashique.
Le Talmud « étude » est une compilation des discussions rabbiniques se rapportant à la législation (halakha), à l'éthique, aux coutumes (minhag) et à l'histoire des Juifs. Le Talmud possède deux composantes: la Mishna (Répétition) (vers l'an 200), première consignation par écrit de la Loi orale juive, et la Guemara (vers 500), une discussion sur la Mishna et d'autres écrits tannaïtiques qui s'aventure souvent dans d'autres sujets et s'élabore largement sur le Tanakh (la Bible hébraïque). Les termes Talmud et Guemara sont souvent utilisés de manière interchangeable. La Guemara est la base de tous les codes de la loi rabbinique et est abondamment citée et commentée dans les ouvrages de littérature rabbinique ultérieurs.



Le terme « kabbale » - de l’hébraïque kabbalah, dérivé du verbe kabbel (recevoir, accueillir), ainsi que de l’adverbe kabbal (vis-à vis, en présence de). La Sagesse d’En haut fut révélée à Moise sur le mont Sinai, en marge de la loi écrite (Pentateuque ou Torah).

Au début du IIème siècle apparaît en Palestine le grand rabbi galiléen Siméon bat Yo’hai, auteur présumé du Zohar, le Livre de Splendeur, l’ouvrage kabbalistique principal. Un millénaire plus tard, la Haute Science fleurit en Europe principalement. Autres docteurs importants : Aboulafia, Moise de Léon, Coldovero, Louria. Spéculation exégétique : Ancien Testament, Loi des prophètes. Cosmologie : Génèse, théogonie dans Ezéchiel. Les ouvrages sont rédigées en araméen (langue apparentée l’hébreu).

Le principe de base est celui de la Vraie nomination mystique des choses, le concept du true name pour les fantasystes :p Le mot devient le davar/maamar, la Parole = véritable intermédiaire entre l’absolue transcendance de Dieu et de la finitude de l’homme, le fait d’être nommée rend une chose/concept réel. Changement de nom = changement de destinée.

Les mots dans des langues connues sont basés sur un passage de sons et onomatopées des hommes primitifs désignant, par exemple, un oiseau en imitant le son qu’il fait, à des mots plus complexes, une diversification, une abstraction, une multiplication des champs lexicaux. En fin de compte, nous pouvons retracer l’origine d’un mot par sa racine vers une langue plus ancienne (serpent (franç) – serpens (lat.) – serpere (lat) = ramper). Un serpent est donc à l’origine « qui rampe ». Mais le fait de ramper n’est pas exclusif au serpent – totale imprécision. Le sens du mot qu’on donne à un son en particulier est défini par la signification laquelle on décide d’y attacher. L’alphabet hébraïque, par contre, nous présente le son « originel » représentant le concept parfaitement défini, et non des compositions de syllabes que nous, les humains, avons décidé de créer de façon imprécise.

Il est dit dans Sepher Yetsirah (Livre de la Formation), que Dieu vivant a gravé et crée le monde selon 32 mystérieux sentiers de la sagesse : 22 lettres de l’Alphabet sacré et 10 numérotations pures, les sephiroth.
L’alphabet sacré

L’hébreu est une langue se différenciant de celles offrant une base au jargon familier métaphysique. «la chose en soi/matière = inintelligibles, le mot néant n’existe pas, l,auxiliaire être n’est pas utilisé, peu d’adjectifs, les comparatifs et superlatifs sont remplacées par des formules nettes. La règle du génitif est inversée : « le munchkinisme de Max » c’est la « munchkinisme» qui sera conjugué, Max restera invariable. La personne n’est pas « variable ». Les temps présent, passé, futur se traduisent par « achevé », « inachevé », « parfait », « imparfait ». Ces temps se confondent si une action se renouvelle constamment. Sémantiquement l’Histoire est donc substituée au mythe, mêlant Dieu à l’Histoire.

Il y a 3 principaux outils mystiques liés au langage:


1 Le notarikon


Les mots sont composés de 3 consonnes-racines qu’il faut détacher des préfixes et des suffixes. Des mots apparemment différents peuvent donc avoir la même racine et une correspondance/un rapport de signification, par exemple NeTSaH (victoire) et TSiNNaH (bouclier).


2 La guémetria


Les consonnes ont également une nomination numérique, alors des consonnes différentes avec des valeurs correspondantes possèdent un radical ontologique identique. Par exemple guéchem (pluie) et chalom (paix). G-CH-M et CH-L-V-M. deux consonnes communes : CH (valeur de 300) et M (valeur de 40). G de guéchem de valeur 3 a la même signification que L de chalom de valeur 3(0). Dans les deux cas : fécondation du M (40), la pluie apparaît fécondante à l’image de la paix. (pour ceux qui n’ont pas compris, gans de pas d’imagination, la pluie féconde la terre, la paix est propice aux naissances humaines, mais si on étend ça, les récoltes abondantes stimulent les naissances et les naissances – une agriculture abondante :p)

Next, « Le soleil est paix pour le monde » - Rachi, en interprétant Exode XXII :2 « Si le soleil a brillé sur lui, il y a eu du sang », parle du soleil dans le cadre de l’idée claire des intentions de l’autre. Soleil = chémech, CH-M-CH. 2 consonnes communes avec chalom : CH(300) et M(40). Le dernier CH de chéméch 3(00)a la même signification ontologique de L de chalom 3(0).

L’alphabet = 22 lettres-consonnes, dont 3 mères (Aleh, Mem, Shine), 7 redoublées (Beith, Ghimel, Daleth, Kaph, Pé, resch, Tav) et 12 simples (Hé, Vav, Zainn, Heth, Teth, Iod, lamed, Noun, Samekh, Ayinn, Tsadé, Qôf). 2 lettres sont muettesselon vocalisation 1ère Aleph et 16ème Ayinn. L’absence de voyelles est compensée par l’adjonction de points ou de traits placés au-dessus, au-dessous ou dans le corps des lettres et qui ne modifient pas leur valeur numérique.


3 La temourah/permutation


Science de la permutation conventionnelle des lettres, montre quelles correspondances dont possible entre certains mots.
Le sens de la valeur numérique peut donc aussi être interprété. Par exemple Hé a la valeur 5. Rachi observe que pour énumérer les 5 premiers jours de la Création, il est dit un/2ème/3ème/4ème/5ème, sans article Ha (équivalent de « le » français). Il est pourtant dit « Le (Ha) 6ème jour. Hé figure donc à l’achèvement de la Création et affirme sa condition : observance des 5 livres de Torah.

Autre exemple d’interprétation guémetrique : Jacob, en entendant qu,il y avait une vente de blé en Egypte, ne dit pas à ses fils « Allez » mais « Descendez là-bas » (redou-chamah). Redou : resch (200), Daleth (4), Vaw (6) : 200+4+6=210, allusion aux 210 années d’esclavage des Juifs en Egypte.

Voici la table d’interprétation numérique :
Notez bien que l’hébreu se lit de droite à gauche…






NB. Le 3ème groupe : 4 lettres + 5 lettre terminales, lettres de l’alphabet normal qui,placées à la fin du mot, changent de forme et de valeur numérique. Une 6ème lettre, Aleph d evaleur numérique 1, vaut 1000 en position terminale.


Les Kabbalistes étudient 2 récits principaux :


Livre de la Génèse ouvrant l’Ancien Testament (récit de la Création)

1er verset de la Génèse contient tout le Livre; 1er mot contient le 1er verset. 1ère lettre du 1er mot, beith (2) renferme toute la cosmologie. L’étude du récit de la Création (Maassé Beréchit) est complétée par celle du Livre de la Formation (Sepher Yetsirah), traité capital de la pensée kabbalistique. Yetsirah=du yatsor, créer, former mais aussi méditer.


Livre d’Ézéchiel (récit du Char)


L’étude du récit du Char est complétée par celle des Petits Palais (Héjaloth Zoutarti) et Grands Palais (Héjaloth Rabbati), ouvrages centrées sur la vision symbolique du trône.
Cantique des cantiques de Salomon (Schir Ha-Schirim)
Selon le Livre de la Splendeur, ce cantique résume toute l’Écriture Sainte : création, mystère des patriarches, exil en Égypte, délivrance et passage de la Mer Rouge, décalogue, Mont Sinasi, désert, passage dans la terre sainte, construction du Temple, mystère du Nom sacré et suprême, la dispersion d’Israël parmi les peuples, la délivrance, résurrection des morts, Sabbat du Seigneur.


Les sephiroth

Ce sont 10 aspects de l’Un sans second (Dieu), mais qui se révèle multiple à l’entendement humain. Le symbole de leur unité est représenté par l’acte de lever les mains avec 10 doigts séparés du même corps, unis, durant la prière. Ça représente aussi l’union des trônes intérieurs ou monde d’Émanation (Atsilouth) (face antérieure de la main) et des trônes extérieurs, 3 mondes inférieurs, du monde la Création (Beriah), monde de la Formation (Yetsirah), monde d’Action (Assiah).
Les sephirot révèlent le principe absolu des choses avant toute création, auto-possession de l’être infini dans l’éternité avant son extériorisation.





1ère trinité indivisible, Grand Visage, Arikh Anprin


1 – Kether – Couronne
Esprit de Dieu Vivant correspondant au Verbe (davar). Tête suprême d’où émane toute la lumière. L’Infini, concentration suprême des attributs et de leur puissance. Tête ou commencent les mystères intelligibles. Engendre les principes mâle et femelle. Du Kether émanent 22 lettres de l’alphabet.

2 – Hochmah – Sagesse
Principe mâle et actif, appelé Père. Signe matériel de la pensée et du davar, souffle (air) dans lequel ont été gravées les lettres de l’alphabet. L’origine du Commencement, le Père des Pères.

3 – Binah – Intelligence
Principe femelle et passif, appelée Mère. L’eau née du souffle du davar.

1ère trinité, Grand Visage

Binah et Hochmah sont la balance mâle et femelle, avec Kether = 1ère trinité, « s’étend sur 370 000 mondes », Ancien des Anciens, Mystérieux des Mystérieux, Caché des Cachés.

De l’Union de Binah et Hochmah nait Daath – la Science, mais ce n’est pas une sephira = reflet des 2 principes sans existence propre. Par contre, cette union donne Hesed et Gedullah.

Le Petit Visage

2ème trinité indivisible

4 – Hesed – Grace/ Gedullah – Clémence
Le feu de l’eau dans lequel le seigneur a sculpté le Trône de Gloire et les globes célestes, les Séraphins et les Anges. Principe mâle. Par sa Clémence, Dieu donne la vie.5 – Din – Jugement/ Geburah – Rigueur

5. Principe féminin. Par sa Rigueur Dieu retire ou tempère la vie.
Hesed et Gedullah forment les deux bras de Dieu, le commencement et la fin, 2 lampes qui foment la parure du Trône Royal. Tous y est renfermé et nourri par elles. De cette union naît Tiphereth.

6 – Tiphereth – Beauté/ Rahamim – Miséricorde
L’harmonie du bien, la plus haute expression de tous les attributs moraux. « Cœur » de Dieu.

3ème Trinité indivisible

7 – Netsah – Victoire

Étendue et nombre.

8 – Hod – Gloire
Action.

De l’union Netsah-Hod proviennent toutes les forces de la nature. Ces forces sont réunies dans Yesod :

9 – Yesod – Fondement

Le fonctionnement dû à l’union de l’étendue, du nombre et de l’action, des forces de la nature ensemble résulte ce principe générateur de l’univers.


***

10 – Malchouth – Royauté
Pas un principe nouveau. Exprime l’harmonie qui existe entre tous les attributs (principes des sephiroth) précédents et leur domination absolue sur le monde.

1er Sephiroth = Couronne suprême, les autres appelés Palais ou Échelles liant la Couronne au Royaume. Les 9 Palais ne sont ni lumières, ni esprits, ni âmes, ils ne sont que les lumières de la Pensée = trait d’union entre les fractions issues de la bonne volonté des hommes et le Tout, Volonté Suprême, Infini. L’Infini engendre les bonnes volontés ici-bas et ensuite les fait remonter vers la source (…) sur ce mystère tout est fondé. – Livre de Splendeur.

5-6 Sephira représentent 4 points cardinaux et 2 pôles.

Le Grand Visage, Arikh Anprin (l’Ancien des Anciens) : la 1ère trinité supérieure, Longanime, Miséricordieux.

Le Petit Visage, Zeir/Ketsar Anprin : 2 trinités inférieures, l’Impatient, l,Irascible.

Lors de la création des mondes, le Saint Ancien a tiré le rideau devant Lui à travers lequel son Essence s’est manifesté en tant que petit Visage. Leur union a affermi tout ce qui est ici-bas. Un petit filet blanc passe de la tête de l’Ancien à la Tête du petit Visage et de celui-ci aux innombrables têtes du monde en bas.


***

Pour retrouver l’Unité (Yichoud), le kabbaliste s’engage dans la voie du Tikkun de Isaac Louria. Le Tikkun conduit à la rédemption, au rétablissemnt de l’équilibre originel. Pour y parvenir, le Kabbaliste agit sur le monde matériel au moyen de la Kawana – l’intention mystique, dans l’espoir d’aboutir à l’unification du nom de Yahweh. L’accomplissement du Tikkun apparaît alors comme un acte typiquement messianique.


Au dessus du monde séfirotique par lequel Dieu se manifeste demeure caché le monde inaccessible de l’En-soi, l’Infini, ce que jamais l’homme ne comprendra. L’Éternel est UN sans second, toute division mentionné n’est pas objective, néanmoins.



Source principale : A-D Grad, Pour comprendre la Kabbale, Dervy, 1975[b]

Je vais éventuellement le continuer mais là fatiguée je suis :p